La mairie de New York retire une statue de Thomas Jefferson en raison de son passé esclavagiste

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La mairie de New York retire une statue de Thomas Jefferson en raison de son passé esclavagiste

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La statue est située dans la salle de conseil de l'hôtel de ville de New York [photo d'illustration].
La statue est située dans la salle de conseil de l'hôtel de ville de New York [photo d'illustration].
© Getty - Douglas Sacha

La municipalité de New York a approuvé lundi le retrait de la statue de Thomas Jefferson de la salle de son conseil. Ses membres dénoncent le passé esclavagiste de ce père fondateur des États-Unis.

Les membres du conseil municipal de New York ne veulent plus siéger sous le regard de Thomas Jefferson. Une commission du conseil municipal a adopté lundi à l'unanimité le retrait de la statue de ce père fondateur des États-Unis de la salle de son conseil, en raison de son passé esclavagiste. Celui qui fut également un des auteurs de la déclaration d'indépendance des États-Unis détenait plus de 600 esclaves dans sa plantation de Virginie. Il a eu six enfants d'une de ces esclaves.

Le retrait de la statue était demandé depuis plusieurs années par des conseillers municipaux hispaniques et noirs, et la statue devrait désormais rejoindre une salle de la société historique de la ville de New York. Troisième président américain, "Jefferson représente certaines des pages les plus honteuses de la longue et nuancée histoire de notre pays", a expliqué la conseillère municipale new-yorkaise afro-américaine Adrienne Adams lors de l'audience. "Cela me met profondément mal à l'aise de savoir que nous siégeons en présence d'une statue qui rend hommage à un propriétaire d'esclaves qui pensait que les personnes qui me ressemblaient n'étaient pas dignes d'avoir les mêmes libertés et droits que ceux qu'il a édictés dans la déclaration d'indépendance", a indiqué la conseillère municipale sur Twitter.

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Des voix se sont élevées contre ce retrait, notamment celles d'historiens qui ont écrit une lettre suggérant que la statue reste à l'hôtel de ville et soit simplement déplacée dans la chambre du gouverneur, où elle était d'ailleurs installée au 19e siècle, indique le New York Times. Pour certains d'entre eux, il est essentiel que les idées de Jefferson soient confrontées quotidiennement plutôt que mises sous le tapis.

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La place des personnalités controversées remise en question

Le débat sur la présence de cette statue dans la salle du conseil de la mairie de New York avait été relancé avec le mouvement Black Lives Matter, né en réaction au décès de l'Afro-Américain George Floyd, asphyxié sous le genou d'un policier blanc en mai 2020 à Minneapolis. 

Depuis plusieurs années, la présence de personnalités controversées dans l'espace public est remise en question aux États-Unis, mais aussi en Europe. La statue d'Edward Colston, transporteur d’esclaves au 17e siècle, a ainsi été déboulonnée en juin 2020 à Bristol, en Angleterre. Le conseil scolaire de San Francisco a lui donné son feu vert en février dernier pour débaptiser 44 établissements scolaires qui portaient des noms de personnalités au passé esclavagiste, ou ayant pris des décisions allant à l'encontre des droits des Amérindiens ou des femmes.

Géopolitique
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