L’échec de la médiation de paix africaine

Les dirigeants égyptien, sénégalais, comorien, sud-africian et zambien entourent Volodymyr Zelensky après une tentative de médiation, le 16 juin, à Kiev. ©AFP - NurPhoto
Les dirigeants égyptien, sénégalais, comorien, sud-africian et zambien entourent Volodymyr Zelensky après une tentative de médiation, le 16 juin, à Kiev. ©AFP - NurPhoto
Les dirigeants égyptien, sénégalais, comorien, sud-africian et zambien entourent Volodymyr Zelensky après une tentative de médiation, le 16 juin, à Kiev. ©AFP - NurPhoto
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Deux semaines après le début de sa contre-offensive, l’armée ukrainienne revendique la reprise de 8 localités occupées par les Russes. Sur le plan diplomatique, quatre dirigeants africains tentent une médiation de paix. Sans succès.

Sur les images, une poignée de soldats des forces spéciales tiennent le drapeau jaune et bleu : Pyatikhatky, près de Zaporijjia, est la huitième localité reprise par les Ukrainiens au prix de combats acharnés. Même si l’état-major ne communique que sur ses succès territoriaux. Jamais sur ses pertes, comme l’explique notre reporter Camille Magnard, qui multiplie les sources pour avoir la vision la plus juste possible des progrès sur le terrain.

Une "pause opérationnelle" dans les combats ?

L’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), un think tank américain, assure d’ailleurs que les forces ukrainiennes sont en train de faire "une pause opérationnelle" pour réévaluer leur tactique. Le think tank relève également que l’Ukraine n’a engagé dans cette contre-offensive qu'une petite partie des forces dont elle dispose. Ce qui n’empêche pas évidemment les soldats et futurs soldats de continuer à s’entraîner. Omar Ouahmane et Jérémy Thuil ont assisté à l’une de ces formations grandeur nature organisées par Kiev.

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Le président ukrainien, lui, continue de solliciter l’appui de ses alliés pour "accroître les capacités de ses troupes" sur le champ de bataille. Lors d'un entretien avec le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, il réclame de nouveau des armes à longue portée, car Moscou "accélère la production de missiles en utilisant des composants occidentaux". Il faut aussi, dit Volodymyr Zelensky, "plus de sanctions" contre la Russie.

Premières ogives nucléaires en Biélorussie

Vendredi 16 juin, au Forum économique de Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine a tenté de démontrer qu’il n’était pas un dirigeant isolé... mais courtisé. Face à une assemblée entièrement acquise, le président russe a répété sa volonté de "dénazifier" l’Ukraine et annoncé que son pays avait livré à la Biélorussie ses premières ogives nucléaires. Annonce faite sous les applaudissements du public.

Pour la première fois depuis la fin de l'URSS, la Russie décide donc d'installer à l'étranger – aux portes de l’Union européenne – une partie de sa dissuasion. Les armes livrées à Minsk sont dites "tactiques", moins puissantes que les armes stratégiques, mais néanmoins trois fois plus puissantes que la bombe d'Hiroshima. C'est une façon aussi une nouvelle fois d'agiter la menace nucléaire, menace récurrente chez le chef du Kremlin, qui avait même commencé à l'utiliser avant le déclenchement de la guerre, lors de la venue d'Emmanuel Macron à Moscou.

L’échec de la médiation africaine

Le président russe Vladimir Poutine reçoit une délégation de dirigeants africains près de Saint-Pétersbourg.
Le président russe Vladimir Poutine reçoit une délégation de dirigeants africains près de Saint-Pétersbourg.
© AFP - Pavel Bednyakov / RIA Novosti

Vladimir Poutine a aussi reçu samedi à Saint-Péterbourg une délégation de quatre chefs d’État africains, venus proposer un plan de paix en dix points, comme ils l’avaient fait la veille à Kiev. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, accompagné de ses homologues sénégalais, comorien et zambien, s'est vu opposer une fin de non-recevoir par Volodymyr Zelensky; en revanche, il a eu droit à l’attention polie... mais sans engagement du président russe.

Cette tentative de médiation était vouée à l'échec, d’abord en raison des ambiguïtés des propositions des médiateurs africains, ensuite à cause du moment choisi, en pleine contre-offensive : cesser les combats aujourd’hui signifierait "geler" le conflit au profit de la Russie et de ses gains territoriaux. Inacceptable pour Kiev. Cette initiative pose malgré tout des jalons pour le jour où des négociations seront possibles.

Des îlots de sérénité dans un océan de tempête

En fin de podcast Anna, réfugiée en région parisienne depuis mars 2022, raconte comment elle tente de garder le cap, de s'accrocher à quelques îlots de sérénité dans un avenir plein d’incertitudes. Comme ses proches en Ukraine, elle a de plus en plus de mal à suivre les débats des plateaux télé consacrés à l’évolution du conflit.

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Dans cet épisode : Camille Magnard, Omar Ouahmane, Jérémy Thuil, Michel Yakovleff, Sylvain Tronchet et Anna Ognyanyck.

Production Isabelle Labeyrie

Mise en ondes Sofiane Aktib

Chanson : Le ciel se penche au-dessus de moi, du groupe Kola

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