Mort de Jean-Paul Belmondo, l'as des as du cinéma français

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Mort de Jean-Paul Belmondo, l'as des as du cinéma français

Par
Jean-Paul Belmondo
Jean-Paul Belmondo
© Getty

Porte drapeau de la Nouvelle Vague, il a, tout au long de sa carrière alterné les films populaires et d'art et essai, sans jamais oublier le théâtre d'où il venait... Il est mort à l'âge de 88 ans.

L'acteur Jean-Paul Belmondo, immense star très populaire, est mort à l'âge de 88 ans, a annoncé son avocat à l'Agence France Presse lundi après-midi. "Il était très fatigué depuis quelque temps. Il s'est éteint tranquillement", a précisé son avocat, Me Michel Godest. "Jean-Paul Belmondo était un trésor national (...). En lui, nous nous retrouvions tous.", a réagit le président de la République Emmanuel Macron.

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Celui qu'on surnommait Bébel a tourné dans 80 films et laisse derrière lui des rôles inoubliables: jeune premier dans "A bout de souffle" ou encore pendu à un hélicoptère au-dessus de Venise dans "Le guignolo".

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"Je n'ai jamais manqué de courage"

Celui qui était l'une des dernières grandes vedettes populaires de sa génération, avec Alain Delon ou Brigitte Bardot, peut-être encore plus fédérateur, avait quasiment disparu des écrans après un accident vasculaire en 2001.

Lors de l'une des ses dernières apparitions publiques, il avait reçu un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière, en 2017. Un César qui avait donné lieu à une standing ovation de plusieurs minutes. A l'issue de cet hommage poignant, il était revenu sur les tous débuts de sa carrière:  "Ces films que vous avez vu, ont pu se faire grâce à ma mère", avait-il dit au gratin du cinéma français. "Tout jeune, quand j'allais au théâtre, tout le monde trouvait que j'avais une sale gueule. Une fois ça va, deux fois ça va, trois fois, non. Alors ma mère m'a dit: +Tu dois être comme ton père, avoir du courage+. Et je n'ai jamais manque de courage, ce qui fait que je suis là", avait-il dit d'une voix tremblante, appuyée sur sa canne.

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C'était une vedette

Il employait lui-même ce terme un peu désuet aujourd'hui. Éloigné des plateaux suite à des problèmes de santé au début des années 2000, il n'en reste pas moins le champion incontesté du box-office. En cinquante ans de carrière il a attiré près de 130 millions de spectateurs dans les salles de cinéma. Il a notamment été à quatre reprises dans le film le plus vu de l'année en France (Le Cerveau, Peur sur la ville, L'Animal, L'As des as), n'étant dépassé sur ce point que par Louis de Funès.  

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Tel son complice et "rival" Alain Delon, il a, tout au long de sa carrière alterné les films populaires et d'Art et Essai, sans jamais oublier le théâtre ou il avait fait ses début en 1953 après quatre ans au Conservatoire. Il y rencontre notamment Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle et Bruno Cremer, qui resteront ses amis.

Jean-Pierre Marielle, Jean-Paul Belmondo et Jean Rochefort
Jean-Pierre Marielle, Jean-Paul Belmondo et Jean Rochefort
© Getty

Fils du sculpteur Paul Belmondo -ce dont il était très fier- sa carrière cinématographique débute vraiment avec un petit rôle, dans Sois belle et tais-toi de Marc Allégret (1958) : Belmondo y croise Alain Delon, également débutant. Les premiers rôles importants viendront l'année suivante, il enchaîne les tournages de À double tour de Claude Chabrol,  Classe tous risques de Claude Sautet et À bout de souffle de Jean-Luc Godard. Le film sort en mars 1960 et c'est un triomphe.

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L'acteur incontournable

50 ans plus tard, le film de Godard reste l'un des films-phares de la Nouvelle Vague. Et Belmondo devient une vedette et l'un des acteurs incontournable du cinéma français. Durant cette décennie, il tourne 34 films, dont certains sont devenus des classiques : Moderato cantabile de Peter Brook (1960), Léon Morin, prêtre de Jean-Pierre Melville (1961), Un singe en hiver d'Henri Verneuil (1962), L'Homme de Rio de Philippe de Broca (1964), Cent mille dollars au soleil d'Henri Verneuil (1964), Pierrot le fou de Jean-Luc Godard (1965), La Sirène du Mississippi de François Truffaut (1969).

Quelques films de Belmondo
Quelques films de Belmondo

La décennie suivante s'ouvre sur la réunion devant les caméras de Jacques Deray des deux champions du box-office, Belmondo et Delon. Le choc de deux personnalités, de deux vedettes n'est pas la recette d'un succès assuré. Mais Borsalino est un triomphe commercial, approchant les cinq millions d'entrées.

1970, la décennie magnifique

Durant les années 70, Belmondo continue à enchaîner les tournages et les succès publics. Ce succès connaîtra son apogée entre 1978 et 1983. Belmondo tourne trois films réalisés par Georges Lautner : Flic ou Voyou, qui dépasse, pour la première fois dans la carrière de Belmondo, le million d'entrées sur Paris-périphérie, Le Guignolo et Le Professionnel, ce dernier film dépassant les cinq millions d'entrées en France. En 1982, il dépasse encore le score du Professionnel avec L'As des as, réalisé par Gérard Oury. Mais les rapports entre l'acteur et la critique, à laquelle Belmondo n'a pas souhaité montrer le film, sont de plus en plus tendus.

"Pour l'intelligentsia parisienne, j'étais devenu un cascadeur, je ne savais plus jouer la comédie"

L'année suivante, Le Marginal, polar réalisé par Jacques Deray, est un nouveau triomphe public. Mais en 1984, Les Morfalous d'Henri Verneuil, tout en faisant un score tout à fait honorable, perd un million de spectateurs par rapport aux précédents succès de Belmondo.

À propos des Morfalous, écoutez cet extrait du Masque et la plume du 8 avril 1984

Belmondo_morfalou

4 min

Belmondo décide alors d'infléchir son image en revenant à la comédie pure, dans Joyeuses Pâques, réalisé par Georges Lautner d'après la pièce de théâtre de Jean Poiret. Tout en souhaitant se renouveler au cinéma, Belmondo manifeste également ainsi son envie de remonter sur les planches. Ce qu'il fera en 1987 grâce à Robert Hossein. 30 ans après il retrouve donc les planches pour Kean de Jean-Paul Sartre d'après Alexandre Dumas, au Théâtre Marigny. L'acteur se dit "ravi d'avoir retrouvé sa vocation d'origine".  

Puis, il tourne Itinéraire d'un enfant gâté avec Claude Lelouch, le film lui permet d'obtenir le César du meilleur acteur,

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Les années 90 seront théâtrales

Robert Hossein le met en scène dans Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand. Il le joue près d'un an au Théâtre Marigny, avant de partir pour une tournée qui le mènera jusqu'au Japon. Puis ce seront les années Bernard Murat, qui le mettra en scène dans trois pièces, dont deux Feydeau : Tailleurs pour dames et La puce à l'oreille, ainsi que dans Frédérick ou le boulevard du crime d'Éric-Emmanuel Schmitt.

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On verra peu l'acteur au cinéma dans ces années là : Six films dont L'Inconnu dans la maison de Georges Lautner et Une chance sur deux de Patrice Leconte ou il retrouve Alain Delon.  

Le 8 août 2001, Jean-Paul Belmondo est victime d'un AVC, qui l'a tenu depuis éloigné des plateaux comme des planches, si l'on excepte Un homme et son chien de Francis Huster en 2008.

Pour aller + loin

Jean-Paul Belmondo vu par 

En 1971 Jean-Paul Belmondo est successivement interviewé par Pierre Wiehn, Jacques Chancel, José Artur et Pierre Bouteiller.

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