Mort de 27 migrants dans la Manche : une première victime identifiée, Mariam voulait rejoindre son fiancé

Publicité

Mort de 27 migrants dans la Manche : une première victime identifiée, Mariam voulait rejoindre son fiancé

Par
Mariam Nouri Hamadameen était originaire du nord de l'Irak.
Mariam Nouri Hamadameen était originaire du nord de l'Irak.
- *

Elle est le premier visage des 27 migrants morts lors d'un naufrage cette semaine au large de Calais. Mariam Nouri Hamadameen avait 24 ans et était impatiente de rejoindre son fiancé au Royaume-Uni. Originaire d’Irak, elle avait obtenu un visa italien, mais pas britannique. C'est pourquoi elle a payé un passeur.

Une première victime du naufrage mercredi au large de Calais a été identifiée. Mariam Nouri Hamadameen, une femme kurde de 24 ans, fait partie de 27 migrants décédés. Elle tentait de rejoindre le Royaume-Uni à bord du bateau pneumatique qui a coulé. Il y avait à ses côtés 17 hommes, sept femmes, deux adolescents et une petite fille. Plusieurs médias britanniques ont confirmé son décès auprès de la famille de la jeune femme.

Un passage en Italie, puis en Allemagne et en France

Mariam Nouri Hamadameen voulait rejoindre le Royaume-Uni pour vivre avec son futur mari. Cette étudiante venait de se fiancer. Elle vivait dans le nord de l’Irak. Elle a obtenu un visa italien pour venir en Europe. The Telegraph précise qu’elle a voyagé entre Istanbul et l’Italie au début de mois, puis est restée six jours en Allemagne. Sans visa pour le Royaume-Uni, elle a fait le choix de payer un passeur.

Publicité

"Sa mère et son père sont totalement dévastés" témoigne à Sky News Krmanj Ezzat Dargali, un cousin de la victime. 

La situation est tout simplement horrible. C'était une femme dans la fleur de l'âge.

À LBC, un autre média britannique, ce cousin raconte qu’elle était "impatiente" de retrouver son futur mari, "elle rayonnait d’espoir".

Krmanj Ezzat implore les migrants qui ont l’espoir d’aller au Royaume-Uni de ne pas traverser la Manche : "S'il vous plaît, ne prenez pas cette route, cela n'en vaut pas la peine."

Mariam Nouri Hamadameen et son fiancé Karzan Asaad.
Mariam Nouri Hamadameen et son fiancé Karzan Asaad.
- Krmanj Ezzat Dargali

Le fiancé suivait en direct la traversée

The Telegraph, comme la BBC, ont rencontré des proches de Mariam dont son père, à Soran, une région kurde au nord de l’Irak. Nuri Mohammed Amin demande à la France d’arrêter ces passeurs, qu’il qualifie de "bouchers, des mafieux", car ils traitent les migrants "comme des animaux". Il s’interroge : "Où sont les droits humains ?"

Pour afficher ce contenu Instagram, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.

Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

Son fiancé, Karzan Asaad, a suivi en direct le voyage de sa compagne à bord du bateau pneumatique. Ils s’écrivaient sur Snapchat, elle lui avait envoyé ses données GPS. Mais le signal s’est coupé, d’un coup, et n'est pas réapparu. "Quatre heures et 18 minutes après le départ, je pense qu'ils étaient au milieu de la mer, puis je l'ai perdue." Karzan Asaad cite à la BBC les derniers messages échangés avec sa compagne. Le bateau commençait à dégonfler, et il fallait vider l’eau qui s’infiltrait.

Plus de 25 000 migrants ont traversé la Manche depuis janvier

Ce naufrage crée des tensions dans les relations entre la France et le Royaume-Uni. Dans un courrier diffusé sur Twitter, le premier ministre britannique Boris Johnson propose que tous les migrants arrivés clandestinement en Angleterre soient renvoyés vers la France. La réunion prévue dimanche à Calais entre le ministre de l’Intérieur français et son homologue britannique n’aura finalement pas lieu. Gérald Darmanin annule l’entrevue.

Depuis le début de l’année, plus de 25 000 migrants ont traversé la Manche pour aller en Angleterre d'après les chiffres les chiffres du ministère de l’intérieur britannique (Home Office), compilés par l'agence de presse Press Association et relayés par Le Monde, contre 8417 en 2020 et 1823 en 2019.

pixel